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23 août 2010

L'amour est à la lettre A, Paola Calvetti

amoura
Emma a ouvert une belle petite librairie, où l'on ne trouve que des romans d'amour, classés en rayons sous des intitulés comme "amours impossibles" ou "pour l'éternité". Atmosphère intime, café-librairie, le concept attire et Emma voit bientôt son projet couronné de succès.

Un jour, son amour de jeunesse, Federico, pousse la porte ... et c'est le début d'une correspondance entre les deux anciens amants. Emma est divorcé, lui est marié, et ce qui n'est au début qu'un échange de souvenirs se transforme bientôt en amour ravivé.

Ce livre est charmant à bien des points de vue : d'abord au niveau de la librairie d'Emma, une belle idée, puis des réflexions sur la lecture, des idées et références littéraires que j'ai pu y glaner. Le style n'est pas entièrement épistolaire, heureusement, entre les lettres échangées nous suivons Emma et la vie de la librairie.

J'ai adoré ce passage, réflexion d'Emma, totalement réfractaire à Internet, aux portables, aux SMS et à toute forme de technologie :

"Internet envahit nos existences sans la moindre pudeur, en prétendant apporter des réponses à toutes les questions possibles. Même les plus impertinentes. Nous y sommes fichés, archivés, notre vie est à la disposition des curieux, et des fouineurs. Internet pousse à l'approximation, chercher dans les pages dune encyclopédie est largement plus instructif. Savoir qu'on a toute la connaissance humaine dans le boîtier de son ordinateur rend forcément superficiel et paresseux. J'ai sué sur des dictionnaires pour apprendre les langues étrangères, et voilà  qu'on prétend utiliser des traducteurs automatiques, qui contraignent les mots à des métamorphoses forcées. Inertes, les pauvres mots se taisent, alors qu'ils devraient crier, se défendre, protéger leur intégrité. Sur Internet règne un anglais approximatif, et le résultat est que Mattia, et avec lui une génération entière de cancres, se sent autorisé à mélanger anglicismes et acronymes. Un mot charnu et soyeux comme câlin, se hérisse en KL1; l'amour se recroqueville dans ce métallique jtm qu'ils écrivent à n'importe qui, sans aucune idée de ce qui les engage ainsi auprès d'une multitude de personnes. "

Utilisatrice quotidienne d'Internet, auteur de ce blog, convaincue des multiples avantages d'Internet, je ne peux m'empêcher d'être, en même temps, totalement d'accord avec cet extrait.

Le roman est donc plaisant à lire, même j'ai trouvé les lettres de Feredico un brin ennuyeuses (trop pleines d'architecture, sa passion). L'histoire est un peu tirée en longueur. En fait, il est bien plus intéressant de lire ce roman pour les réflexions sur la lecture, l'histoire de la librairie d'Emma et les idées de lecture, que pour l'histoire d'amour, qui ne m'a que peu touchée.

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Commentaires
C
Merci pour ce bon conseil et cette analyse bien sentie, je pense que je lirai bientôt ce livre en me demandant ce qui est à la lettre B<br /> cline (lachambresdeslivres.over-blog.com)
C
@ Julie'ette : Je prends note de ton conseil! Bisous !
J
Ton billet me tente fortement à lire ce livre (encore une fois) ! J'aime beaucoup ces histoires qui ont un rapport avec la lecture ou mieux qui se déroulent dans une librairie ! Dans cette même veine, je te conseille "Meurtres à livre ouvert" de Steve Rosa ayant pour thème une librairie spécialisée en romans policiers : mystère et intrigue sont au rendez-vous.
C
@ Reka : l'idée est à peu près semblable, mais il n'y a rien de pompeux ou d'élitiste ici. C'est plutôt "rose bonbon" et bons sentiments (ce qui ne doit pas t'engager plus à le lire lol). Je me doutais que tu apprécierais cet extrait !
R
J'aime aussi l'extrait que tu as sélectionné.<br /> Hormis ça, le livre ne me séduit à aucun point de vue.<br /> Ca me fait penser à Laurence Cossé et à son bon roman.
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