Nage libre, Nicola Keegan
Philomena est, depuis toujours, beaucoup plus à l'aise dans l'eau que sur la terre ferme. Issue d'une famille où tout se déglingue doucement, entre la mort d'une de ses soeurs, puis celle de son père et enfin la dépression de sa mère, la jeune fille se réfugie dans la natation, qui l'obsède. De cours en compétitions, elle est remarquée par un célèbre entraîneur et devient l'espoir olympique de l'Amérique. Enchaînant les médailles d'or, Philomena doit aussi gérer sa famille, son adolescence, les rivalités avec les autres nageuses, et l'amour.
J'avais remarqué ce livre sur plusieurs blogs littéraires et les critiques étaient unanimes ... Je me suis donc lancée dans cette lecture, persuadée que moi aussi je ressentirais une grande empathie pour Philomena, que j'adorerais le personnage et que ce livre, j'allais le mettre en évidence dans ma bibliothèque, le lire et le relire.
Et bien, pour tout vous dire, je suis plutôt mitigée. L'histoire est intéressante, les personnages sont fouillés et celui de Philomena n'est pas antipathique, pourtant ... Pourtant, elle m'a souvent exaspérée, je l'ai trouvée froide, dure, pas toujours facile à suivre. L'écriture de l'auteur ne l'est pas non plus, facile à suivre. Le style est assez particulier, une voix originale, des dialogues sous forme d'italiques, une prose qui file comme une flèche, mordante et énergique ... de l'humour aussi, malgré les malheurs qui s'abattent sur la famille de l'héroïne... Je n'ai pourtant pas songé à abandonner ma lecture, mais je n'en suis pas sortie enchantée non plus. J'ai souvent lu un peu "de loin", en pensant à autre chose.
Je dirais donc que ce roman est une lecture agréable, mais je ne rejoins pas le clan des blogueuses dithyrambiques (Cuneipage en dit beaucoup beaucoup de bien ici, de même que Amanda).
Un extrait :
« Chaque être humain traverse une phase critique lors de laquelle il se comporte en connard fini – à l’exception notable des connards à temps plein, les connards professionnels. Je suis devenue une connasse de première catégorie, ce que j’ignore encore tant la connerie émousse toute autocensure, toute empathie, toute faculté d’admettre que l’on se ment à soi-même. Je snobe des gens que je connais parfaitement, tourne le dos à des choses qui me sont pourtant essentielles, prétends jouir d’objets rares que je ne possède pas, fais mine d’avoir radicalement changé en restant exactement la même. »